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Eclaireuses Eclaireurs de France
Groupe Lapérouse de Boulogne-Billancourt

Côte d’Ivoire 2014 : Le Bilan

samedi 20 décembre 2014

Bilan présenté par les aînés dans le cadre d’une bourse demandée à la JSI

Au cours de la phase préparatoire, quels partenaires ont été associés ici? Là-bas? Et quelle a été la nature de la participation de chacun ?

Les partenaires de ce projet sont en majorité des partenaires financiers qui ont : soit accordé une bourse à notre projet (comme la bourse JSI ou bien les bourses de différentes mairies) ; soit fait des dons (notamment les contributeurs sur le site Ulule).
Cependant beaucoup de personnes nous ont aidés aussi bien en France qu’en Côte d’Ivoire. En France tout d’abord, nous avons pu compter sur les anciens de notre groupe déjà partis en Côte d’Ivoire pour établir le projet. En Côte d’Ivoire les dirigeants du centre ont organisé notre arrivée sur le centre et ont également recruté les jeunes Ivoiriens qui ont travaillé sur le chantier avec nous.

Dans quel contexte le projet va-t-il être élaboré ? Quels projets personnels et/ou collectifs ont motivé le projet ? Quels objectifs vous êtes-vous fixés ?

Notre groupe entretient un partenariat avec le centre depuis 1987 et c’est dans ce contexte d’ancienne collaboration que nous avons décidé de revenir pour finir le 3ème bâtiment du centre.
Je pense tout d’abord que le projet de notre groupe était d’apporter une aide physique et financière sur le chantier, c’est ce qui nous a motivés à partir dans un pays inconnu pour la plupart des jeunes. Nos objectifs étaient communs à tous : finir le chantier et découvrir un nouveau pays, sa culture, ses habitants, et ses traditions.

Dans le cadre de l’éducation au développement, quelles activités ont été menées pour sensibiliser le groupe à la culture du pays d’accueil, à la rencontre interculturelle, à la relation partenariale et à la Solidarité Internationale ?

Avant notre voyage, nous avons organisé des cours de danse africaine, l’ensemble du groupe a ainsi pu découvrir un peu de cette culture. Sur le centre nous nous attachions à vivre 24h/24 avec les Ivoiriens, les rapprochements et les échanges culturels ont donc étés bien présent. Au programme quotidien : des danses, des chants ivoiriens rythmés par le son du djembé, des tresses entre filles, des matchs de foot avec les jeunes ou encore des visites dans Agboville.
Concernant les repas, nous avons été initiés à leur cuisine et nous préparions les repas ensemble. C’est lors de ses moments que nous avons découvert l’attiéké, l’alocquo, et le jus de bissap.

Quelles activités ont été mises en oeuvre pour préparer le projet ?

De nombreuses activités ont été mises en place pour préparer le projet :

  • Garderie d’enfants dans la synagogue du MJLF
  • Vente de calendriers
  • Mission « papier cadeau » en décembre au Go Sport de Boulogne
  • Cours de danse africaine
  • Vente de muguet
  • Service Traiteur
  • Aide déménagement
  • Aide pour une pièce de théâtre

Quelles ont été les difficultés éventuellement rencontrées au cours de cette phase ?

On peut diviser ces actions en deux catégories je pense :
D’une part les activités avec une rémunération fixe, comme la garderie d’enfant. Lors de ces activités nous n’avons pas eu trop de difficultés notables, cependant elles nécessitaient un grand nombre de personnes.
D’autre part les activités où la rémunération dépendait des dons des gens, comme les paquets cadeaux. Ces activités nous ont causés quelques difficultés car en plus du problème de disponibilité, les dons étaient parfois très faibles malgré des heures de présence chaque week-end. Cela nous a parfois mis un petit coup au moral, mais cela nous a permis de nous rendre compte de l’investissement que nous devions mettre dans ce projet.

Réalisations

Localisation précise

Le Centre N’Guessan Faustin est situé à Agboville, soit à environ 80 kilomètres au nord d’Abidjan et plus précisément à l’entrée d’Agboville non loin du marché, un carrefour multidirectionnel, une route nous conduit vers le quartier Soghefia : le centre-ville.

Durée et dates de l’opération

Nous sommes partis 3 semaines, du 29 juillet au 21 août, nous avons travaillé sur le chantier la semaine, et le week-end nous sommes partis en tourisme avec le groupe ivoirien.

Quelles ont été les participations locales au cours de l’action (identité des partenaires, effectifs, nature de la participation) ?

Au cours de l’action nous avons reçu de l’aide de la part de partenaires locaux ; vingt jeunes ivoiriens étaient présents sur le lieu de camp et ont participé au projet avec nous, certains d’entre eux ont ramenés du matériel pour le chantier. Sur le chantier nous avons également reçu l’aide de quatre maçons ivoiriens. Les chefs de projets ivoiriennes ont participé au financement de l’alimentation quotidienne.

Décrire de façon détaillée l’action réalisée

Au niveau de l’organisation, il y avait un fonctionnement d’équipe franco-ivoirienne tournant tous les jours :

  • Une équipe « cuisine », chargée de la table, du repas et de la vaisselle
  • Une équipe « entretien » chargée de nettoyer le lieu de camp (chambres, sanitaires, lieux de vie).
  • Deux équipes étaient affectées sur le chantier.

Le bâtiment était en mauvais état à notre arrivée : la nature avait fait son oeuvre, et tout était à faire. Nous avons cassé les murs afin de réorganiser les pièces, aplani et mis le terrain à niveau pour en faire un jardin d’enfant, creusé des tranchées pour une barrière de délimitation et des saignées pour installer l’électricité, repeint la façade, fabriqué le ciment.
A notre arrivée nous avons pu remarquer que les Eclaireurs ivoiriens n’ont pas le même fonctionnement que nous : nous avons été surpris de constater qu’ils jettent souvent leurs papiers par terre et que cela se passe comme ça partout, en ville également. Les éclaireurs français ont voulu faire passer leur message en allant, à leur initiative, nettoyer tout le chemin menant du centre au chantier.

En dehors de l’action réalisée, quelles autres activités avez-vous conduites pour favoriser la découverte et les échanges ?

En dehors du chantier, le weekend était prévu pour aller faire du tourisme entre Ivoiriens et Français. Nous avons ainsi visité Yamoussoukro la capitale politique (où nous avons justement visité la fondation du président Houphouët-Boigny), Abidjan la capitale économique (où nous avons pu profiter du marché des arts), et Grand Bassam où nous avons également pu profiter de la plage dans la bonne humeur peu de jours avant de se dire au revoir.
Toutes ces visite ont été partagées avec les ivoiriens, de même que nos repas aux restaurants, nos soirées dansantes, les déplacements en car, ainsi que les visites. Au sein du centre, nous avons organisé des veillées pour découvrir les chants des uns des autres, des moments de danse, de jeux et de discutions.

Quel type d’accueil a été réalisé sur place : collectif/semi-collectif, accueil personnalisé/familial ?

Nous avons reçu un accueil particulièrement chaleureux et amical. Nous vivions en collectivité totale avec les vingt jeunes et leurs chefs : les dortoirs étaient communs aux ivoiriens et aux français, et nous partagions les repas ainsi que la vie quotidienne.

Quelles difficultés avez-vous éventuellement rencontrées (hébergement, déplacements, conditions sanitaires) ?

Des règles très strictes avaient été expliquées aux Français avant le départ, ce qui nous a certainement évité des complications. Concernant les déplacements, les Français devaient être accompagnés par des Ivoiriens en nombre lorsqu’ils souhaitaient sortir. Pour l’hygiène, tout n’était pas mis en place comme chez nous, il a fallu s’adapter. Chacun devait se désinfecter les mains au gel hydro-alcoolique avant de faire la cuisine et de manger. Enfin des moustiquaires étaient installées au-dessus de chacun de nos lits afin de nous protéger pendant la nuit.

Sur place, comment et avec qui avez-vous réalisé le bilan de l’action? Quelles conclusions en ont-elles été tirées ?

Sur place, quatre bilans ont été faits. Français et Ivoiriens ont réalisé un bilan commun et également un bilan par groupe, puis un dernier entre chefs Français et Ivoiriens. Les Ivoiriens ont relevé la motivation des Français, et sont ravi de l’avancement du projet. Néanmoins certains détails ont été à finaliser après notre départ, ce sont les chefs ivoirienne qui nous ont tenu au courant de la fin de l’avancée du chantier. Le manque de matériel a été noté, cela nous a freiné dans le respect du calendrier du projet. Ce point d’amélioration a été noté pour un futur chantier.

Quel suivi a été envisagé avec le(s) partenaire(s) du Sud à court et à long termes ?

Les contacts de chacun ont été échangés, et des contacts réguliers se font entre nous. Des photos de la continuité sont transmises, et un contact reste très important. Un film est réalisé chaque année par le groupe Lapérouse et une copie du film d’Agboville sera envoyée aux éclaireurs ivoiriens. Un projet a été lancé pour refaire un camp chantier en 2016 et continuer de faire avancer ce centre en construisant un deuxième étage à ce jardin d’enfants.

Bilan de l’action au retour, restitution et valorisation

Quel bilan, quelle évaluation, quelles suites sont envisagés pour ce projet et ses participants, à moyen et long termes ?

Ce camp chantier a permis à tous les participants de grandir. Nous avons découvert une autre culture, un autre continent. En partageant cela avec des jeunes de notre âge nous avons pu prendre part au quotidien de la jeunesse de Côte d’Ivoire. De plus, nous avons participé au chantier de rénovation d’un bâtiment pour y accueillir un jardin d’enfant. Nous avons ainsi pu aider des enfants qui n’ont pas la chance de pouvoir aller à la crèche puis à l’école.
À notre retour, nous avons énormément parlé de notre expérience à notre entourage ainsi qu’au reste de notre groupe d’éclaireur. De ce fait, notre groupe envisage de repartir en 2016 pour continuer l’alliance construite cet été entre les jeunes français et ivoiriens.

Quels sont les effets démultiplicateurs du projet ?

Notre groupe d’éclaireur était déjà parti en Côte d’Ivoire de nombreuses années. Les témoignages que nous avons pu avoir des anciens participants nous avaient déjà donné une bonne impression sur ce projet. Contrairement aux autres camps où nous avons participé, nous n’avions pas à nous investir autant. L’année 2013-2014 a permis au groupe de nous réunir ainsi que mieux nous connaître. Cependant, nous avions une petite crainte avant de partir concernant la vie quotidienne en Afrique, la découverte d’une nouvelle culture, un nouvel environnement.
Durant le voyage, cette nouvelle culture nous a tous fait grandir. Nous avons partagé de merveilleux moments remplis de danse et de rire avec les jeunes ivoiriens. De plus, le chantier a bien avancé grâce à cette volonté commune.
Nous avons tous envie de réitérer cette expérience dans peu de temps. Sur le chantier il y a encore de nombreuses choses à faire pour rendre le jardin d’enfant assez vaste pour
accueillir le plus d’enfants possible. C’est pourquoi, si le chantier venait à se reproduire nous construirons un second niveau au-dessus du jardin d’enfant actuel.
Notre groupe a construit au cours des années une véritable amitié avec les scouts de Côte d’Ivoire, c’est pour cela qu’il est important que ce lien continu.

Quels types de restitution et de valorisation allez-vous entreprendre ? Sur quels thèmes ? Avec quels supports ? En direction de quels publics ?

Nous allons entreprendre de nombreuses restitutions. Les restitutions prendront différentes formes : exposition de photos, films, diaporamas. Lors de celles-ci, nous nous adresserons à différents publics. Nous aurons une restitution pour notre groupe d’éclaireurs, se sera un film afin de montrer notre voyage et notre participation sur le chantier à notre entourage. De plus nous aurons des restitutions sous différentes formes dans les mairies des villes de certains participants tels qu’Élancourt ou Malakoff.
Le thème principal des restitutions sera l’alliance nord/sud car les ivoiriens nous ont beaucoup apporté, nous avons aussi apporté beaucoup aux jeunes ivoiriens qui ont partagé le camp avec nous.
Notre voyage est également passé sur le site de France Volontaire sous forme de la présentation de Fanny Peigné notre référente sur le camp.
Nous avons également tenu un carnet de bord lors de notre voyage, qui vous sera joint à ce dossier.

Avez-vous associé des partenaires ? Si oui, lesquels et quelle a été la nature de leur participation ? Si non, pourquoi ?

Nous avons eu une aide financière de France Volontaire, un représentant de l’association est venu nous voir durant notre séjour. Notre référente sur le camp a répondu à des questions du représentant, nous pouvions nous tous aussi donner notre avis sur les réponses.

Le partenaire du Sud a-t-il prévu une restitution ? Sous quelle forme ? Sur quel thème ? Sur quels supports ? En direction de quel public et avec quels partenaires ?

Aucune restitution de la part des Ivoiriens n’est prévue

Quel est l’impact du projet sur les participants au Nord et au Sud ? Les représentations des jeunes concernant les pays du Nord et du Sud, le développement et la solidarité internationale ont-elles été modifiées et en quoi ?

Une véritable amitié s’est créée entre ivoiriens et français, cette solidarité entre les deux groupe restera quelque chose de fort. La vision de l’Afrique que nous avons maintenant n’est certainement pas la même que celle que nous avions avant de partir, nous ne savions pas vraiment à quoi nous attendre, nous n’avions en tête que les images de crises que nous avions pu voir en France, et cela s’est avéré complètement différent. Au même titre, si certains Ivoiriens pouvaient avoir des à priori sur la France et les Français, nous avons su les dissiper à notre arrivés.

Propos retranscrits par Fanny Peigné (Tayra)


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