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Eclaireuses Eclaireurs de France
Groupe Lapérouse de Boulogne-Billancourt

Les conseils d’Etienne pour les constructions

dimanche 29 juin 2014


Les « constructions » (le terme officiel est « installations ») consiste pour chaque patrouille éclaireurs à construire dans les premiers jours du camp les composants essentiels du lieu de vie. On y trouve généralement une table, un foyer, un vaisselier.

Les constructions sont l’un des symboles de la débrouillardise scoute, témoignant du niveau technique de ceux qui les ont réalisées.

Voici le témoignage d’Etienne, ancien CP des Ours, sur la réalisation de ces constructions vous permettant de vous aider à les réaliser.

J’ai été dans la patrouille des Ours depuis mon passage aux Eclés, mon premier camp fut celui de St Pal de Mons avec Béluga en tant que CP. Je me suis réellement senti concerné par l’élaboration des plans des constructions à partir de l’année suivante, avec Alban en CP. En effet, je trouvais ça génial de voir ses idées sur papier se réaliser pour de vrai. En plus, réaliser un plan était comme faire un puzzle: je devais réfléchir à l’agencement des perches, les techniques à utiliser, en intégrant les fonctions utiles ou idées de design auxquels je pensais, le tout en respectant les contraintes (longueur max des perches/croûtes, quantité des bois disponibles, temps…). A Plumelec, j’ai donc réalisé une table en forme de bâteau avec Jean-Julien (thème Pirates): c’était mon premier essai, et Alban nous laissait carte blanche. Le résultat n’était pas fameux, on avait perdu du temps avec les trous dans le sol et donc délaissé la partie « cloutage des croûtes »: on a bâclé la table à seulement quelques minutes des inaugurations (je reviens sur ce dernier point par la suite).

La table de Queaux avait déjà plus de « gueule »: j’avais déjà réfléchi plus longuement aux plans, toujours avec JJ, et la forme en « L » avec une petite tour dans le coin était sympa. Les techniques principales à ce camp, et récurrentes dans les camps suivants, ont été le mi-bois, le méplat et la cheville (avec éventuellement quelques brelages). J’ai également eu l’idée de faire un plan de travail spécial cuisine, pour éviter de salir la table pendant la préparation des repas.

En 2011, c’était ma première année de CP. J’avais une patrouille très complète et performante (on était très soudé, avec un très bon esprit entre nous). J’ai donc encore une fois fait les plans avec mon SP, Jean-Julien. Le résultat était très propre, on avait ajouté une toile blanche par dessus pour faire un toit style temple grec. J’ai pu expérimenter des bancs tenons-mortaise (les bancs étaient intégrés dans la construction auparavant). J’ai vraiment apprécié : confortables, déplaçables et donc multiple usages (veillée, jeu), faciles à réaliser/réparer. Bref, la meilleure manière de faire des bancs selon moi ! Je pensait également beaucoup à la pratique, la meilleure manière de positionner le plan de travail (préparation nourriture), le foyer (cuisson), la table (service) et bassines (vaisselle) pour que le déplacements des plats se fassent de manière fluide sans avoir à faire des allers-retours inutiles.

Enfin, j’ai pensé entièrement seul la table de mon dernier camp. On a construit un ensemble compact et fonctionnel (avec une plateforme accessible par échelle en prime!). J’ai été un peu deçu de notre note de pratique d’ailleurs, mais la solidité était nickel ! D’ailleurs, je crois bien que c’est le premier camp où on n’a pas lésiné sur le calage des perches dans les trous, en plaçant des pierres comme dans Tetris, sans espace libre pour que tout soit solidement bloqué (utilisation de la barre à mine pour enfoncer les cales).
table des ours 2012

La construction des ours au camp de Saint Eloi 2012.

Vos constructions étaient elles proches de ce que vous aviez prévus au départ ?

– Oui, j’ai toujours trouvé la construction finale très ressemblante aux plans. Il m’est déjà arrivé de me rendre compte de quelques incohérences dans mes plans et donc de me retrouver face à des problèmes, mais on a toujours réussi à les contourner en y réfléchissant ensemble et sans avoir a changer radicalement la structure de la construction.

Aviez-vous réalisé une maquette avant le camp ?

– Je n’ai jamais réalisé de maquettes, bien que l’idée me soit déjà venue à l’esprit. Pour mon dernier camp, je voulais faire une maquette avec du carton, en prenant en compte les mesures que j’avais notées sur mon plan et avec une mise à l’échelle. Mais j’ai rapidement renoncé parce que ça m’aurait pris du temps et je me suis rendu compte que ça ne m’aurait pas apporté grand chose.
Le diamètre et la taille des perches étaient elles suffisantes ? ou trop importante ? Vous souvenez-vous du diametre des perches ?
– Niveau diamètre des perches, je me souviens que ça se situait entre 12 et 18 cm, selon les années (on a même eu des perches carrées une fois: c’était très pratique puisqu’elles étaient très droites et bien coupées). Les longueurs (5-6m en moyenne) étaient biens. On a jamais eu de problème de dimensions, je prévenais à chaque fois mes patrouillards des critères de sélection du bois avant qu’on aille le chercher au début des constructions. On choisissait donc judicieusement la crème de la crème parmi les perches/croûtes entassées.

Comment avez-vous déterminer la hauteur des bancs et de la table ?

– Pour les mesures (hauteur de table/banc) je me suis inspiré de celle de ma table et de mes chaises, chez moi. Je m’asseyais de façon à avoir les genoux en angle droit, les coudes posés sur la table de façon confortable, puis je prenais les mesures. Je me souviens c’est 50 cm la hauteur parfaite pour des bancs !

Comment avez-vous géré le temps pour vos constructions ? Etait-ce suffisant ?

– Trois jours, ça a été toujours été suffisant pour les constructions. Il faut juste gérer son temps et limiter dès le départ le nombre de trous à creuser (contraintes à inclure lors de la réalisation des plans). En fonction du type de sol (sableux, humide, sec, rocheux…) la partie de creusage peu prendre pas mal de temps et il faut donc être rapide. On se mettait généralement à 1/2 par trous, en se faisant tourner les outils. Ensuite, je m’occupais de faire progressivement les marques sur les perches pendant que le reste de la patrouille réalisait les mi-bois. J’y participais également. Dès qu’on le pouvait, on encastrait, mettait des chevilles (voire des brelages) et on plantait ainsi bout par bout la construction.

– S’il y a une chose pour laquelle les Ours prenaient un soin énorme durant mes années de CP, c’est le croûtage de la table (contrairement à ce qu’on faisait avant, cf Plumelec). On ne négligeait vraiment pas cette étape, toute la patrouille s’y mettait : les uns essayant le meilleurs assemblage des croûtes, les autres sciant et rabotant si nécessaires et enfin on cloutait petit à petit. Le résultat : une table parfaitement plate (vérifiée au niveau à bulle) et sans trou/espace!

Pour finir, je pense que j’aurai aimé réaliser un jour une construction en pilotis. Un autre rêve aurait été de m’associer avec une autre patrouille, juste pour les constructions (ça n’a jamais été fait je crois): 2 fois plus de bois, de patrouillards = nouvelles possibilités de constructions!

J’espère que mes réponses vous seront utiles !

Etienne, ancien CP de la patrouille des Ours


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