Qui sont-ils ? Kodiak
Kodiak a été responsable, puis directeur de camp au sein du groupe Lapérouse. Il a parcouru les années de 1996 à nos jours : Voici son témoignage !
Bonjour Kodiak. Pour commencer cette interview, peux-tu nous dire ce qu’est un Kodiak ?
Salut Fennec. Pour ceux qui ne le savent pas, le Kodiak fait partie de la grande famille des Ours Bruns (avec les Grizzlys entre autre). IL s’agit assurément du plus gros carnivore terrestre (jusqu’à 850 kilos). Son gros poids est notamment dû à une alimentation riche en protéines et en graisse provenant du saumon mais également du bon gibier comme les Orignaux (Désolé p’tit frère ..Il se nomme Orignal 😉 )
On le retrouve principalement dans les territoires Nord-Américains, d’ailleurs pour anecdote, je crois qu’avec le Manx, nous sommes les seuls sachems qui avons une île portant notre nom (si ce n’est pas la classe !).
Comment es tu entré dans le groupe ? A quel âge ?
Je suis rentré dans le groupe en 1996 , j’avais donc 9 ans. Je fais partie d’une grande lignée que le groupe a connu (un peu comme la famille Girouard & Vion) puisqu’avant moi il avait accueilli mes grands frères (Sasha , Serval, Cobra puis ensuite mon petit frère Orignal).
Ma mère faisait partie de la troupe de Paris Montaigne (EEDF) . Son vécu l’avait poussée à l’époque à faire découvrir cela à mon frère ainé et comme Boulogne se situait non loin de là où la famille résidait elle n’a pas longtemps hésitée. La sauce a bien pris et l’expérience a été renouvelée pour le reste de la fratrie.
Et ton parcours au sein du groupe alors ?
Concernant mon parcours, j’ai fait ce qu’on pourrait dire « la boucle » complète puisque j’ai passé 3 ans au sein de la meute de l’Alisier dont 1 année sizainier des Fauves . Puis ensuite, 5 années en tant qu’éclaireur. J’ai été un an Pélican puis quatre autres années dans la patrouille des Albatros dont deux années en tant que Chef de Pat’.
En 2004, je suis rentré dans le Clan de la Panthère mais cette année-là fut l’année du projet humanitaire au Bénin avec la route (Qui rassemble les panthères plus tous les responsables). Comme nous étions un tout petit Clan à l’époque (4 ou 5 panthères de mémoire), l’année fut un peu difficile en termes d’activité et Sophie Girouard (Sika) qui était chef de meute m’avait proposé de faire le camp louveteaux. J’étais déjà très motivé pour faire de l’animation à mon âge (16ans), je n’ai donc pas hésité longtemps. Je suis devenu responsable à la fin de cette même année et je suis resté 5 ans dont 2 années en tant que chef de meute.
Suite à cette (superbe) période, j’ai décidé avec Léonard Grimberg (Héron) de reprendre le Clan de la Panthère. Nous n’avons pas eu la mobilisation nécessaire pour partir à l’étranger, mais nous avons fait un super un camp itinérant dans l’Ardèche. Aucun regret !
Après cette période, j’ai mis ma participation au sein du groupe un peu entre parenthèse dû aux études et depuis cette année, j’ai remis un pied dans le groupe puisque j’occupe la place de Délégué à l’Assemblée Générale. Cela me permet de côtoyer les actifs du groupe sans avoir une fonction qui me prend beaucoup de temps quotidien.
En bref, J’ai passé 17 années je suis au groupe Lapérouse (la vache !)
Tu as une anecdote à nous faire partager de ta vie de louveteaux ?
Une anecdote ? Fennec, tu te doutes bien que je n’en ai pas qu’une seule même si cela commence à dater.
Je me souviens lors de mon premier camp louveteaux à Cautines, lors de la journée Olympiades il y’avait le traditionnel parcours du combattant. On nous avait demandé de nous mettre en déguisement pour cette journée (Le thème du camp était la Grèce Antique). Je ne sais plus pour quelles raisons mais mes parents ne m’en avaient pas fait.
Du coup, Baribal (Tiens ! Un autre ours !) qui était notre chef de meute, m’avait demandé de porter deux foulards (l’un devant, l’autre derrière) et de courir ainsi. C’est vrai que ça faisait très guerrier Hellènes mais je me souviens l’avoir mal vécu car on devait passer à côté des patrouilles des éclaireuses ( A l’époque , elles étaient près du petit étang)
Je me souviens d’une superbe Aqua rando lors de mon second camp avec nuit à la belle étoile.
Ton meilleur souvenir comme éclé ?
Pareil que ta question précédente, résumé 5 ans de vie éclés dans une anecdote c’est un exercice difficile.
Mon meilleur souvenir, sans aucun doute, reste mon Raid 24h avec Benjamin Chevalier, le cousin de Pierre Peigne (Suricate).
A l’époque, les éclés selon leur âge partaient en Raid pendant 6h, 12h, 24h & 48h avec des objectifs bien précis du genre, rendre un service, faire un album photo voir même survivre !!
C’était lors du camp en Suède en 2000. Nous avions choisi de faire notre Raid 24h en binôme. Nous étions dans une très grande réserve naturelle. Livrés à nous même avec le peu de nourriture qu’on nous avait laissé, on avait dû se débrouiller par la suite. Je me souviens avoir attendu de longues heures d’attente pour que l’eau du lac qu’on avait fait chauffer (pour ôter les bactéries) refroidisse. On dormait dans un abri en bois à la belle étoile et avions même croisé un petit renard qui cherchait probablement à manger près de nous.
Sinon, je me souviens également pendant ce même camp de notre grande Av’ en radeau qui coulait à moitié. . Et puis tellement d’autres souvenirs à te faire partager, se serait bien trop long.
Q6 : Tu as été CP des Albas, alors ? Ca s’est passé comment ?
En effet, Albatros. Au départ, j’étais Pélican pour faire comme mon frêre (Serval était Cp Pélican) mais finalement, l’ambiance lors de mon premier camp fut vraiment mauvaise, donc hop, je suis passé chez les Albas.
Mes deux années de Cp ont été mes meilleures années eclés. J’attendais beaucoup de pouvoir endosser ce rôle. Les responsabilités ne m’ont jamais fait fuir et j’aimais être un référent pour les jeunes éclés qui arrivait.
La première année s’est très bien passé puisque j’ai même gagné le challenge ( Cautines V). Bon ok , nous n’étions que 3 patrouilles .. mais quand même 😉
Avec le recul, je pense que j’étais un bon Cp. Je déléguais pas mal de tâche à ma patrouille, chacun avait un poste à tenir durant toute l’année puis sur le camp (Intendant, trésorier..etc). Je n’excellais pas par exemple dans la réalisation des plans pour les constructions donc s’étaient mon Sp qui s’en chargeait. Moi, mon point fort c’était surtout la cohésion entre les membres de la patrouille, la bonne synergie de groupe, l’ambiance et l’encadrement des plus jeunes. J’étais un Cp assez moteur, j’adorais m’amuser mais je savais également quand il fallait être sérieux et bosser. C’était le Crédo de la patrouille.
Ma deuxième année fut un peu plus compliqué car je faisais ma 5ème année dans la troupe. Certains amis de ma génération étaient partis au Clan et je sentais que je me lassais des activités.
De plus, j’avais une grande patrouille (cette fois-ci) avec quelques éléments pas facile à gérer.
Ma relation avec les responsables n’était pas facile car je les côtoyais en dehors des activités, mon grand frère Cobra était l’adjoint du chef de troupe..etc
J’étais certainement moins concerné par mon rôle. Néanmoins, c’est cette année ou je me suis fait investir.
Q7 : Et les routiers ? Quels souvenirs ?
Comme je te le disais plus haut, je n’ai pas eu l’occasion de faire un camp clan. L’année où je suis rentré chez les Panthères, la Route partait au Bénin. Pour plusieurs raisons, je ne me suis pas engagé dans le projet (je l’ai regretté), je n’ai donc pas eu ce plaisir de partir en camp Clan.
Allez, j’en ai une petite à te donner : Nous étions partis à 4/5 panthères et Indri (Laurent Derappe) , notre référent à l’époque, passer le week-end dans le local du groupe d’Etretat. Avec l’ancien mini-bus on avait eu une sacrée frayeur lorsque le pneu avait éclaté sur l’Autoroute..
Autrement, c’est au Clan que j’ai rencontré une fille qui venait d’intégrer le groupe directement dans notre branche et avec qui je suis resté longtemps par la suite. 😉
Q9 : Que retiens-tu de tes années de responsable ? De Chef de Meute ?
Toutes ces années m’ont apporté un bagage pour la vie. J’ai appris beaucoup sur le plan humain car être chef de meute nécessite entre autre de savoir gérer un groupe d’individus avec des profils, des valeurs et des motivations différentes. Savoir fédérer des Hommes autours d’un projet commun et mettre tous les moyens possibles pour y aboutir. Je retrouve beaucoup de cette cohésion dans mon travail professionnel.
Et puis, devenir responsable c’est aussi voir l’aboutissement d’une vie éclé passé à m’enrichir humainement, techniquement et pouvoir transmettre toutes ces choses aux générations futures.
Ca fait très plaisir de voir tes louveteaux être à présent des CPs voire même des responsable et de voir que le cycle continue et se répète.
Q11 : Tu as eu une formation avec les EEDF ? C’était enrichissant ?
J’ai effectivement réalisé toutes mes formations pour le BAFA (Brevet d’Aptitude aux Fonctions d’Animateur) et le BAFD (Brevet d’Aptitude aux Fonctions de Directeur) avec l’Association des EEDF. Ce fut des temps très enrichissant, car d’une part c’est l’occasion de faire des rencontres avec d’autres groupes, d’autres éclés.
Tu te rends compte que l’Association est un mouvement dynamique et uni.
J’ai eu souvent l’occasion à travers ces rencontres de partager, échanger, débattre sur les valeurs et les traditions de chaque groupe.
C’est vrai que plusieurs fois on m’a fait comprendre que le groupe était sur certains points légèrement en décalage par rapport au mouvement National, souvent à travers nos traditions mais en aucun cas se serait à mettre de côté.
Nous avons une histoire vielle de 65 ans, je pense que nous avons la chance de véhiculer les valeurs telles que Pierre Levy (Chevreau, fondateur du groupe) les a initiées encore aujourd’hui.
Q12 : Tu as été Chef de camp aussi, alors ? Qu’en retiens-tu ?
Effectivement, j’ai eu l’occasion d’être Directeur de camp en 2008 il me semble, au camp de St Pal de Mons avec Suricate qui était adjoint.
C’est une tout autre responsabilité que celle que tu as en tant que responsable. Disons que le rôle de Chef d’unité (Troupe ou meute) est celui qui te rapproche le plus de la fonction de Directeur sauf que Directeur tu as la responsabilité de toute la gestion du camp, de ses enfants mais aussi de ses responsables.
C’est un rôle de gestionnaire et d’encadrement, tu es moins sur le terrain et tu travailles plus avec les parents sur place, avec les chefs d’unités. Ton rôle consiste surtout à veiller à ce que les équipes d’animation et les jeunes ne manquent de rien et que chacun trouve sa place sur le camp.
Tu es là également pour régler certains conflits ou dysfonctionnements au sein des maîtrises mais quand ces dernières se gèrent bien alors tu es tranquille. De par nos expériences personnelles, je me souviens que Suricate s’occupait d’encadrer la maîtrise éclaireur et moi celle de la meute.
Néanmoins, tu n’oublies pas que tu portes sur tes épaules les responsabilités du groupe et qu’en cas de problème, tu es en première ligne que ce soit face aux parents ou bien face à la loi et c’est en cela que tu as un peu de pression (surtout pour une première direction). Tu dors souvent sur une seule oreille la nuit, c’est pour ça que le Directeur se réveille plus tard en camp 😉
Je me souviens qu’à ce camp, nous avion vécu une grosse galère à cause des intempéries qui s’étaient abattues sur le village, les terrains étaient gorgés d’eau. IL était impossible d’y rester. Le maire de la commune nous avait ouvert les portes de son gymnase. Il fallait qu’on organise dans la précipitation (mais en toute sécurité) l’évacuation des enfants !!
Q13 : Alors.. tu connais le groupe depuis longtemps.. As-tu senti des évolutions durant toutes ses années
Personnellement, je ne trouve pas que le groupe est beaucoup évolué dans ses traditions. C’est ce que je disais plus haut, il faut être fier de faire partie d’un groupe qui véhicule comme à l’origine ses valeurs.
Néanmoins, le constat que je peux faire c’est que le public qui fréquente le groupe, eux ont bien évolués. Ce sont eux qui importent ces évolutions. Je pense notamment à l’entrée des nouvelles technologies comme les portables, les ipods , les jeux electroniques. Quand j’étais dans les unités on ne voyait pas toutes ces choses (tu me diras , ça n’existait pas encore !!) mais à présent tu ne peux plus interdire cela aux jeunes. Cela fait partie d’eux comme la corde à sauter à l’époque.
Non, ce qu’il faut, c’est s’adapter nous en tant qu’animateur à toutes ces nouveautés.
Q14 : Autogestion ? Mais, qu’est ce que ca veut dire ?
Qu’est-ce que cela veut dire ? Ben tout simplement que tu es livré à toi-même.
Dans les années 2005, les responsables ont vécu un peu en autogestion. Nous venions de vivre une période un peu trouble avec l’après Chevreau et après le départ de Gayal (en tant que chef de groupe), personne n’a été en mesure de reprendre la tête du groupe.
Les responsables, avions en plus de la casquette d’animateur, celle de gestionnaire du groupe.
Q15 : Et dans l’année sans chef de groupe, ce n’était pas trop dur à gérer ?
Avec le recul je dirai que non. Sur le moment, j’ai souvenir que le groupe était omni-présent dans ma vie personnelle. Je devais passer plus de temps sur Boulogne Billancourt qu’à Rueil-Malmaison ou j’habitais.
Je me souviens qu’à certaines périodes, nous avions des réunions pratiquement toutes les semaines, que les mails s’échangeaient par centaines.
Heureusement, pour l’organisation du camp, Laurent Derappe (Indri) nous était d’une grande aide puisque c’est lui qui en plus de sa fonction de responsable du Clan était notre « leader » on va dire.
Mais bon, j’ai souvenir que cette période nous avait vraiment soudé et que chacun donnait beaucoup pour que cette période creuse n’ait aucun impact sur la qualité de nos activités.
Q16 : 3 points positifs sur l’évolution du groupe ?
Le premier point que je soulèverais pour faire le lien avec la question d’avant , c’est de voir que le groupe continue de vivre mais qu’il est surtout encadré par une grande équipe de groupe , dont tu fais partie Fennec !
C’est super de voir tous ces anciens du groupe être au côté de Lionne. C’est rassurant pour des jeunes chefs !
Le second point que l’on peut noter c’est l’évolution des effectifs. Une Centaine d’adhérents au groupe je crois ? C’est génial ! On a rarement atteint ces effectifs.
Q17 : 3 points négatifs sur l’évolution du groupe ?
Je n’en trouve pas 😉
Q18 : After life ? Je crois avoir vu des photos à l’étranger avec des anciens ?
Je crois que c’est la plus belle chose que le groupe réussit à faire. C’est une véritable famille qui se crée à travers les années et les âges. Beaucoup de couples et d’enfants naissent à travers les unions d’anciens éclés. On est assuré de voir des futures générations d’anciens au groupe d’ici quelques années.
Non mais blague à part, j’ai effectivement beaucoup de mes amis proches que j’ai connue au groupe. Nous avons pour la plupart grandit ensemble.
D’autres, c’est à travers les fêtes, les weekends d’anciens que nous avons noué connaissance. Et effectivement, avec certains anciens comme Sergio Marigomez (Sanglier) , Jeremy Auvray (Tapir) , Mathieu Crispells (Koala), Christophe Hans (Caribou) , nous sommes partis voyager à plusieurs reprises (Pérou , Inde..) les étés. Mais il faut savoir qu’on a près de 10 ans d’écart et que nous nous nous étions jamais côtoyés au groupe, activement ! C’est remarquable la fraternité qui nous unie tous
Pour te dire, Sanglier, Caribou & Tapir étaient les chefs de mes grands frères et Koala mon responsable louveteau. Nous avons plusieurs années d’écarts (je suis le benjamin de la bande et de loin) mais cela nous empêche pas de nous apprécier et de partager les mêmes valeurs.
Mais c’est d’avoir vécu le même parcours qui nous unis.
Et tes études dans tout ca alors ? Tu fais quoi maintenant ?
A côté de cela (Eh oui , j’ai quand même une vie !) , j’ai été diplômé d’un Master en négociation ou l’on t’apprend à vendre des projets commerciaux complexes , tant par la technicité du produit mais également par le cycle de vente qui est très long.
Et actuellement, je travaille dans la société avec qui j’ai réalisé mon Master en Alternance. C’est un éditeur de logiciel pour le secteur de la Santé .
Envie de passer un message aux louveteaux, et aux éclés ? Un conseil ?
A tous ceux du groupe, profitez pleinement de ces années. Le groupe, pour tous ceux qui l’ont connu fut un passage marquant. Une véritable école de la vie ou tous ce qu’on y apprend à un intérêt.
Soyez à l’écoute des autres, respectez les différences et restez solidaires.
Kodiak S.J
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