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Eclaireuses Eclaireurs de France
Groupe Lapérouse de Boulogne-Billancourt

Le camp de Cayres 1967

lundi 31 juillet 1967

On en parlait depuis le retour de l’Ardèche de ce camp de CAYRES ! Après maintes heures de préparation au matériel, nous voici enfin prêts (nous le croyons tous) à passer un excellent camp.

Déjà la silhouette de Faon disparait dans le lointain de la gare de Lyon. Alors que quelques-uns d’entre nous se souvenaient d’une plaine bien dégagée, nous fîmes face à des troncs entassés tout au long de celle-ci.

Après une discussion inter-C.P. chaque Patrouille emporte son matériel vers son coin de Pat.
Est-ce que tout le monde connaît la marque « PINEDE CHEZ VOUS? ». Eh bien, chaque Eclaireuse, Eclaireur sait ce que c’est. En effet, nous étions entourés de Mélèzes, de pins et d’épicéas qui embaumaient les tentes…

A coups de hachettes et de scies, les têtes de sapins se sentent élaguées, planées, transformées en pied de tables, en vaisseliers, en bancs et en foyers.

« Tires un peu plus vers ta droite, retiens sur la gauche, ça y est-il a glissé dans le trou. Mets les grosses pierres à droite et, n’oublies pas la terre. Voilà on pourra dire qu’il nous a donné du mal le mât des couleurs de Cayres !

Ainsi s’écoula la longue semaine des constructions, mais quelle joie par la suite de vivre entre des « meubles fait patrouille ». Dès cet instant, notre camp s’est trouvé digne de porter ce nom.

La veille du 14 juillet, au lever des couleurs, qu’elle n’a pas été notre surprise, en voyant une tente plantée à quelques mètres des nôtres, quelle audace tout de même ! Ces intrus n’étaient autres que Monsieur et Madame Brey, venus nous rendre visite pour quelques jours.

Le lendemain matin, chaque Patrouille quitte son coin pour le terrain ou chacun redevient l’homme de Cromagnon (à sa manière évidemment).
Des champignons et des brochettes comblent nos ventres affamés, tandis que les joyeux lurons se battent à coups de pâte à pain.
L’après-midi est consacré à la construction des huttes qui nous abriteront cette nuit. Bien que certains prétendent que la nuit sera fraîche, aucun de ceux qui ont dormi sous ces tentes de branchages ne peuvent se plaindre d’avoir eu froid.

Alors que certains s’évertuaient à bien entrelacer les branchages, d ‘autres creusaient le trou prêt à recevoir les braises destinées à la cuisson du Méchoui.
Nous choisissions des chants traditionnels du scoutisme afin que Monsieur et Madame Weill puissent participer à notre veillée qui se termina par la dégustation du Méchoui sous la lumière d’un feu d’artifices.

Une phrase courait de bouche à oreille : « l’inspecteur de la Jeunesse et des Sports accompagné de quelques autorités doit venir visiter notre camp cet après-midi. Ainsi durant toute la matinée les deux troupes remirent de l’ordre en tout lieu.

Les personnalités (apparues sous des visages connus) firent le tour du camp, l’une s’exclamant sur la blancheur des torchons, l’autre sur les feux qui s’avoisinaient trop près des plantations, alors que les deux autres discutaient politique. A l’heure fixée, chacun se trouva assis au pied du vénérable et vénéré Totem, pour le banquet.

Afin de détendre un peu l’atmosphère, la journée suivante se déroula de poste en poste, durant un rallye qui qui portait plus sur la culture générale de chaque patrouillard que sur la science du scoutisme.

10 heures, tout le monde est prêt, les coins de pat sont « en ordre », on part en explo trois jours.

Depuis une semaine chaque C.P. avait pris la précaution de donner son menu aux intendants, pour le concours de cuisine, donc tout devait être prêt.
Malgré l’énervement général de la matinée, les coqs au vin et les pommes de terre, les salades niçoises, les tomates garnies, les œufs mimosas, les yoyos, le clafoutis, les pommes de terre au chocolat, le gâteau de riz, les poires Belle Hélène, la salade de fruits, et les oranges au sirop firent le régal de tout le monde, bien que certains estomacs soient déjà chargés.

Au cours de la veillée chacun apprend le départ de la grande aventure pour le lendemain, et qu’il sera donné par deux coups de mortier.
Les derniers « couche-tards » se glissent dans leurs duvets, lorsque, à la surprise générale, deux coups de pétards déchirent le silence de la nuit. En une heure une patrouille est-elle capable de se préparer ? Eh bien oui, aussi étonnant que ce là puisse vous paraître. Les notres l’ont prouvé.

Les mots « grande aventure » n’avaient plus de mystère pour personne après la nuit passée à l’endroit ou aboutissait le raid.
« Allez Alain, Allez Alain prends donc ton verre… » Ce fût le refrain que l’on entendit durant le petit déjeuner de cette journée qui promettait.

Après quelques embuscades et quelques séances de ramping sur les coteaux que surmontait le château de Goudet, les Patrouilles se retrouvèrent pour dîner et dormir à l’abri de ses ruines.

Quel joli spectacle que celui des filles et des garçons serpentant jusqu’à la Loire, afin de prendre le bain qu’ils convoitaient tous, depuis la veille. Nous venions tout juste de finir de déjeuner, qu’assiettes, bonas et cirés nous servir tant bien que mal de casques, de boucliers et de cottes de mailles. Ne pensez surtout pas que nous revenions au temps de César et de Vercingétorix, simplement nous nous protégions des grêlons, « bon poids », dont vous avez certainement entendu parler. Le moral ne baissa pas pour autant, la preuve, nous avons fini la journée à danser et chanter dans l’école qui avait eu la gentillesse de nous héberger pour la nuit.

Le petit déjeuner, au restaurant, précéda le moment solennel, où quelques-uns d’entre nous firent leur promesse au château de Goudet.
Pour certains le déjeuner au restaurant fût la récompense d’une marche de 15 km effectuée en 2 heures, pour d’autres revenus en voiture, ce fût la récompense d’une fatigue de trois jours passés à l’aventure.

On profita de l’avant dernier après-midi pour visiter le Puy, ville ancienne où les amateurs de dentelles et de liqueurs peuvent se rencontrer.
Comme à chaque fin de camp, la tristesse se lisait sur les visages, cela n’empêcha pas quelques « Guss » de nous demander : « où irons-nous l’année prochaine ? » Nous ne pouvons pas encore vous répondre, mais l’empressement avec lequel vous nous avez posé la question, nous permet de supposer que vous êtes satisfaits de ce camp autant que nous le sommes de vous.

A l’année prochaine !!

2 responsables :
Françoise et Lydie


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